Gabriel García Márquez: Duelo en Macondo
A 87 ans, Gabriel García Márquez vient de tourner la page. Son départ n’est pas vraiment triste. Il ne nous laisse pas seuls dans la perplexité. Au contraire, c’est un moment où le deuil nous permet de revenir sur l’oeuvre d’une vie. Elle reste, elle était déjà là, bien présente.
Écrivain et journaliste, né à Macondo ou Aracataca (en Colombie), sa plume nous a ouvert des mondes sagement construits où la perception du réel n’est pas contradictoire avec la magie: Cien años de soledad, El Otoño del Patriarca, El amor en los tiempos del cólera, El coronel no tiene quien le escriba, Crónica de una muerte anunciada, Relato de un naúfrago…et bien d’autres encore.
C’est à 17 ans, en lisant La métamorphose de Kafka, qu’il a compris qu’il allait être écrivain. « Kafka en allemand racontait les choses de la même manière que ma grand mère Tranquilina », et il ajoutait: « Voir que Gregorio Samsa pouvait se réveiller un matin transformé en scarabée géant, je ne savait pas qu’on pouvait faire ça. Mais si c’est comme ça, écrire m’intéresse ».
« Cuando yo leí a los 17 años La metamorfosis, descubrí que iba a ser escritor. Al ver que Gregorio Samsa podía despertarse una mañana convertido en un gigantesco escarabajo, me dije: Yo no sabía que esto era posible hacerlo. Pero si es así, escribir me interesa »
Lire un livre de Gabo est quelque chose qui se fait naturellement: vous commencez et page après page, vous ne pouvez plus vous arrêter, vous ne voulez plus quitter son univers.
Pour ceux qui voudraient tenter l’expérience en espagnol, nous vous conseillons de commencer par « Relato de un náufrago » ou « Crónica de una muerte anunciada », des récits plus courts et accessibles, avant de vous attaquer aux romans.
En attendant de vous lancer à l’aventure (en espagnol ou en français, il a été largement traduit) nous vous proposons de parcourir les hommages dans la presse. Petit conseil: si vous lisez l’article de Página12 ne manquez pas « La soledad de América latina » y « Jubilar la ortografía ».
Hasta pronto Gabo.
El País: Luto en tierra de Macondo
Página/12: El hombre que logró que todo Macondo esté de duelo
En français: Libération et Le Monde